J’ai reçu ce matin une jolie carte siglée UMP et accompagnée d’une lettre signée par Xavier Bertrand.
Dans le premier paragraphe, il me dit combien il est heureux de s’adresser à moi et à mes collègues, en cinq lignes de brosse à reluire (mais comme il a raison !) qui se termine par : « une profession qui connaît si bien la valeur Travail que notre mouvement a placée au cœur de son projet ». étant un peu mauvais esprit, je me dis que certains slogans mériteraient d’êtres revus, surtout au moment ou le chômage explose.
Ensuite, il m’explique que Nicolas Sarkozy et l’UMP me l’avaient promis et également que le Président de la République et le gouvernement ont réussi, non sans mal, à l’obtenir pour moi. Après dix lignes pour m’expliquer qu’il sait combien je vais en faire bon usage, il revient à sa marotte : « c’est tout le sens de notre action au Mouvement Populaire, réhabiliter la valeur du travail au service de l’ensemble des français » Et je découvre avec surprise au dos de la carte un bulletin d’adhésion à l’UMP. Dans un premier temps, cela m’amuse, ils ne sont pas compliqués les sarkozistes, ils se disent « les restaurateurs sont des vaillants, on va leur parler de la valeur Travail ». Un peu de donnant-donnant en prime et c’est dans le sac… Mais en y réfléchissant bien, ces notions d’état, de gouvernement et de partis me trottent dans la tête.
Moi qui, tout les jours, défends cette mesure juste, face à des gens qui me disent que c’est seulement une mesure électoraliste, je constate que ni monsieur Novelli, ni madame Lagarde ne m’ont écrit, à ce jour, pour m’expliquer les enjeux de cette décision.
Je croyais que le Président était le Président de tous les français, et qu’il travaillait pour tous. Je croyais que le Gouvernement était un Gouvernement d’ouverture. Par contre, je n’ai pas trouvé de bulletin d’adhésion du nouveau centre, de la gauche moderne ou même du PS dont certains ministres sont les transfuges. Je suis même inquiet : si cette baisse de la TVA est une mesure UMP, en cas d’alternance, va-t-on me la sucrer ? C’est une façon de faire de la politique qui devrait disparaître ! J’espère que mes collègues restaurateurs trouveront la ficelle un peu grosse.