Halte au foutoir rue d’Anjou !!!

james_ensor

Pendant cette Semaine Sainte le conflit de l’UMIH a atteint son paroxysme. Devrais-je m’en confesser, j’éprouve des sentiments de moins en moins chrétiens pour ses protagonistes…

Le troisième étage du 22 rue d’Anjou se présente comme un fortin durant une guerre de tranchées. Il passe aux mains des uns et des autres suivant les attaques successives des armées ennemies. Le seul bénéficiaire de ces stupides rebondissements est le serrurier du quartier. Les premières victimes en sont, – notre organisation salie durablement par ces agissements puérils, – les permanents du siège, en première ligne, et qui n’en peuvent plus, – les provinciaux  inquiets de l’avenir, – et enfin les élus de terrain contraints d’expliquer l’inexplicable à des adhérents dubitatifs. Victime collatérale : toute la profession, syndiquée ou non.

Vous savez que j’ai pris parti, et pourtant j’ai maintenant envie de distribuer des claques tous azimuts. Je pense n’avoir jamais jeté de l’huile sur le feu, mais je suis sans illusion sur la portée de mon modeste blog : mes exhortations au  calme et au bon sens n’ont eu aucun effet.

Peu de voix se sont exprimées dans le sens de l’apaisement, apaisement qui faciliterait une issue rapide.

Je comprends bien que le but est de mettre la pression sur le juge pour qu’il élargisse les compétences de l’administrateur à l’entière gestion du syndicat, mais le pari est risqué. En réinvestissant les locaux par la force, la contestation a passé un cap ; cela nourrit l’évidente paranoïa de Madame Pujol.

S’ensuit un communiqué de la présidente confédérale, communiqué contesté par un courrier de Véronique Gaulon (la présidente de l’Indre). Maxime Delabonnesoupe y rajoute son grain de sel puis c’est Philippe Quintana qui raille le communiqué des personnels grévistes et puis, et encore… Basta, stop, assez, y’en a marre ! Savez-vous ce qui risque d’arriver ? Les cafetiers, hôteliers et restaurateurs, qui sont, – ne l’oublions jamais, la seule raison de faire exister l’UMIH,  vont se poser bien des questions avant d’envoyer leur cotisation. C’est moindre mal, j’ose le dire, dans les régions où ils ont des bureaux, la CPIH et le SYNHORCAT vont nous tailler des croupières ! Si ce foutoir continue, des bureaux départementaux entiers risquent de changer d’enseigne…

Par pitié, je suggère que… Que les sages du comité de surveillance viennent faire leur belote rue d’Anjou. Que Madame Pujol, avec son titre de présidente confédérale si elle veut, aille se balader le temps qu’il faudra sur les berges du canal du midi : cela équivaut à une psychanalyse. Que son plumitif préféré envisage d’exercer ses talents pour une autre profession, car je le crois grillé pour les CHR, peut-être du coté des  éleveurs de lapins angoras ou des fabricants de pipes de Saint Claude ? Que les présidents de branches se consacrent aux dossiers sérieux. Que les batailleurs et impatients des deux camps retournent écouter leurs bases, et ils en reviendront avec un peu plus d’humilité.

Ceci est valable pour moi aussi, juré ! Tant que la situation n’est pas normalisée, c’est mon dernier billet sur la gouvernance de l’UMIH, et je vous parlerai de bien d’autres choses intéressantes.

Frédéric Dard disait : « Il y aurait plusieurs façons d’être con mais le con choisit toujours la pire ». Espérons que les cons se fassent rares à l’UMIH !!!

À propos de archestratos

le blog d'un aubergiste, c'est à dire hôtelier, restaurateur et cuisinier de la france profonde. Syndicaliste, humaniste, democrate
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7 réponses à Halte au foutoir rue d’Anjou !!!

  1. Cher Aubergiste,
    Vous écrivez « Espérons que les cons se fassent rares à l’UMIH !!! » , vous êtes visiblement optimiste et j’espère que vous n’avez pas loupé ce soir la rediffusion des « Tontons flingueurs » de Michel Audiard, vous y auriez apprécié la réplique de Lino Ventura « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. « , un clin d’oeil à celle que vous donnez de Frédéric Dard.
    Votre papier décrit très bien la situation mais pourquoi ne pas nous livrer votre analyse sur les vrais enjeux de cette situation ubuesque?
    Bien à vous
    Xavier Denamur membre actif de http://www.vegr.fr et reste orateur libre de défendre le vrai métier sans langue de bois

  2. Mark Watkins dit :

    Bonjour Aubergiste,

    Vous avez raison : il y a en marre de la Rue d’Anjou et de ses batailles rangées (et dérangées). Pour autant, il y en avait déjà marre bien avant les derniers événements. Mais, Xavier Denamur a raison de vous demander de nous livrer votre propre analyse sur les vrais enjeux de cette situation. Il serait un peu rapide de condamner ceux qui font du bruit et de complimenter ceux qui agissent plus discrètement, dans l’ombre, dans l’intrigue. La politique du « pas de vague » n’est-elle pas un peu sclérosante et perverse ? Croyez-vous que parce que tout est calme, que tout va bien dans l’univers moribond de l’Umih ?

    Je vous fiche mon billet que l’Umih est en train de mourir, avec ou sans les dernières perturbations médiatiques. On en reparlera.

    Comme on dit dans une cour de récré après une bagarre : mais, au fait, qui a commencé ? M. Daguin avec son putsch violent de Nantes ou Mme Pujol ? La situation n’est pas si manichéenne que vous semblez vouloir le faire croire. Et si vos salariés décidaient sans autre forme de procès que vous deviez quitter vos fonctions demain, sans d’ailleurs vous expliquer pourquoi : seriez-vous d’accord ?

    Mme Pujol est-elle folle comme vous semblez le dire (je ne savais pas que comme d’autres intervenants au sein de l’Umih, vous déteniez un diplôme de psychiatrie pour savoir identifier qui a besoin de se faire soigner ou pas) ou n’est-elle pas simplement dans son droit de défendre le légalisme ? Peu importe les moyens originaux ou autres qu’elle a développé pour le faire valoir, l’essentiel est que la justice lui a donné raison et a condamné les putschistes, au moins au déshonneur (encore faut-il qu’ils aient le sens de l’honneur pour ressentir cette peine).

    De toute façon, les vrais scandales de l’Umih commencent enfin à éclater et on devrait en apprendre davantage sous quelques semaines sur les dernières années de gestion du syndicat. Alors, faut-il taire tout cela, laisser les professionnels des CHR se faire berner ou laisser courir ?

    Mark Watkins
    PS : je ne vous agresse pas, je discute.

  3. archestratos dit :

    Cher Monsieur Watkins
    Dire que je me serais permis de juger de l’état mental de madame Pujol est excessif. J’ai parlé de paranoïa mais reconnaissez que c’est une pathologie tellement répandue qu’on la qualifie rarement de folie. Le besoin de psychanalyse, non plus, n’est pas signe de maladie. Dans le billet précèdent « chronique d’un fiasco » je me suis interrogé sur les motivations de Madame Pujol sans évoquer la folie.

    Pour le reste je m’en tiendrai à ma promesse de ne pas en rajouter sur la situation actuelle.
    Je tiens à vous dire que l’UMIH c’est des bureaux dans presque tout les départements ; peut être 300 permanents ; plusieurs milliers d’élus ; parfois la gestion de CFA ; des représentants partout en France dans les CDT, les URSSAF , les CCI, les impôts, les prud’hommes etc.…
    Une assistance permanente aux adhérents, la mise en place de centaines d’initiatives locales et un lien de médiation indispensable entre les administrations et le professionnel. Tout cela n’est pas en cause et compte à mes yeux plus que le psychodrame parisien

    Cordialement
    L’aubergiste

  4. Monsieur L’aubergiste,

    J’ai répondu à votre dernier commentaire sur http://www.vegr.fr, comme vous le fait remarquer Mark Watkins, faites de même pour mes interventions sous vos articles.

    Bien à vous

    Xavier Denamur reste orateur libre de ne pas apprécier la langue de bois.

  5. archestratos dit :

    Monsieur Denamur

    D’après les statistiques mon blog est relativement de plus en plus lu, souvent longuement, mais il semble que la plus part de mes lecteurs préfèrent ne pas laisser de commentaires. Ne voyez pas dans mon absence de réponse la moindre indélicatesse à votre égard. Même s’il y a parfois des petits tacles réciproques, je m’en voudrais de manquer de respect à un contradicteur tout à fait honorable qui prend la peine d’argumenter après mes billets. Mais je manque cruellement de temps en ce mois d’avril à cause de mon entreprise, de ma famille mais aussi de l’UMIH locale qui je vous l’assure n’est pas morte. J’aime bien aussi développer longuement les arguments et repousse à plus tard l’écriture de billets que m’inspirent vos remarques. Enfin je n’ai pas une formation d’intellectuel et chaque article me prend entre 1 et 2 heures de travail. J’en ai beaucoup en retard, j’aimerai aller plus vite mais il faut savoir être patient.

  6. Mark Watkins dit :

    Merci, Monsieur L’Aubergiste, pour votre sage réponse et croyez que je suis très conscient des efforts que demande la tenue d’un blog de réflexions.

    Avant tout, je pense que vous avez raison de distinguer au sein de l’Umih :
    – ceux qui officient localement, dans nos pays et nos régions, avec parfois beaucoup d’humilité et de sérieux dans leur action syndicale (mais pas toujours, car on y trouve également de nombreuses baronnies),
    – de ceux au siège fédéral qui semblent avoir d’autres velléités pas toujours en accord avec l’intérêt de la profession, mais davantage en harmonie avec leur intérêt personnel… (j’ai quelques noms en tête et Madame Pujol ne fait pas partie de cette liste…!). Ce qui ne paraît gêner personne, d’ailleurs, à moins que je ne me trompe.

    Bien sûr, je ne mets pas tout le monde dans le même sac.

    Bon courage face à tout ce que vous avez à faire et croyez en mon soutien, hélas seulement distant.

    MW

  7. Quintana Philippe dit :

    Mon cher aubergiste,

    je ne peux m’empêcher de répondre à votre billet d’humeur…massacrante… puisque vous me citez une fois encore, et que tous ces écrits croisés provoquent votre ire.

    Je ne vois pas de qui vous voulez parler : un plumitif en peau de lapin avec une pipe…surréaliste !
    Tout comme des chefs d’entreprise poussant des salariés à faire grève et s’engageant à les indemniser; j’aimerais bien voir ça dans leurs propres affaires…

    Trêve de plaisanterie. Un de mes amis disait : « A quoi cela sert d’être con si on ne le montre pas ! » ou encore, « on est toujours le con de quelqu’un ».
    Je crois sincèrement qu’on s’est attaché à montrer à la France entière à quel point on l’était et humblement, nous accepterons de penser que le con, ce n’est pas forcément l’autre…

    Mais, bon Dieu, qui a mis le feu ? Qui a fait preuve d’impatience ? Et pourquoi ? Pourquoi ?
    Merci à Marc Watkins de le dire; vous semblez l’oublier.
    Je comprends votre colère, légitime mais injuste. Le travail de président départemental, je le fais au quotidien, comme vous, bénévolement, avec une équipe admirable dans un véritable fonctionnement démocratique.
    Je tiens à votre disposition tous les dossiers que nous avons travaillé en Loire-Atlantique, et les récents pour lesquels nous mobilisons beaucoup d’énergie pour rencontrer députés et sénateurs. Le Jacobinisme a les limites qu’on lui assigne.

    La semaine dernière, j’ai proposé qu’une médiation « officielle », par le Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris (CMAP) puisse se faire entre C.Pujol et R.Héguy; j’espère qu’elle se fera vite. Nous en avons besoin.

    Pour clore le chapitre psychanalytique, je vous laisse méditer sur cette citation d’Alain:
    « Tout pouvoir sans contrôle rend fou ».

    Bien à vous.
    Philippe Quintana

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