« Procrastination »… je ne connaissais pas ce terme relevé le 29 juillet sous la plume de L.H., éditorialiste du Journal de l’Hôtellerie. Je cite: « Faut-il privilégier, au détriment de l’intérêt général, les professionnels atteints d’un syndrome aigu de procrastination? « Attribuant à ce mot disgracieux le nom d’une maladie, j’ai donc consulté le Larousse : « tendance à différer, à remettre l’action au lendemain » lis-je ! Ainsi donc se nomme le trouble que je combats en moi depuis toujours ! Pour le coup dans l’affaire qui nous concerne maintenant, j’ai été plutôt bon ! En effet, mon hôtel est à ce jour aux nouvelles normes de la sécurité incendie. Cela n’a pas été simple et cela m’a coûté fort cher, en argent et en soucis. Grande fut ma surprise en apprenant que le Ministre du Tourisme s’apprêtait à augmenter de quatre ans le délai laissé aux hôtels pour se mettre aux normes. En tant que syndicaliste, je m’en réjouis, et je surmonte mon petit agacement jaloux de voir qu’une prime est donné aux mauvais élèves, – comme le dit L.H. Mais là où L.H. voit un recul de l’intérêt général, je constate le résultat de l’inconséquence coupable de nos gouvernants.
Pour bien comprendre, il est nécessaire de revenir au 15 avril 2005, date de l’incendie criminel de l’hôtel Paris-Opéra rue de Provence, dans le neuvième arrondissement de la capitale. Ce drame épouvantable a coûté la vie à 25 personnes dont 11 enfants. Certains se sont jetés par les fenêtres, d’autres ont péri carbonisés dans des pièces sans ouvertures extérieures, sans parler des rescapés meurtris à jamais.
Cet établissement, – soi-disant aux normes, hébergeait dans des conditions déplorables des familles entières de sans-logis, malheureux qui s’entassaient dans des chambres et salles de bains non conçues pour cela. C’est hélas une pratique encore courante et ne l’oublions pas ce sont les services sociaux qui paient l’addition au prix fort (entre 1500 et 2000 euros par mois) pour que ces familles nombreuses ne soient pas à la rue. Cette politique absurde comble le déficit de construction de logements sociaux ou de réquisition, en payant – au prix fort, des chambres d’hôtels qui, sans cela auraient disparu car indignes d’être louées à des touristes.
Le feu a pris dans l’unique cage d’escalier de l’immeuble de six étages, cage d’escalier qui s’est très vite transformée en cheminée, surtout quand les locataires ont ouvert les portes pour essayer de s’enfuir…
Face aux médias, le maire de Paris, responsable de la sécurité publique, promet dans la foulée un contrôle accru de ces établissements. Cinq ans plus tard, une centaine environ est fermée, mais il en reste 180 (d’après le DAL) qui fonctionnent sur le même principe. Ils sont peut-être conformes aux normes techniques, mais leur utilisation en surcapacité avec des familles qui branchent toutes sortes d’appareils, et font parfois une cuisine de fortune, fait toujours courir des risques.
Le premier ministre Villepin, accouru lui aussi sur le lieu du drame, annonce également un durcissement des normes de sécurité dans les hôtels. Les législateurs se mettent aussitôt au travail.
Cinq ans plus tard le ministre Novelli, alerté par les organisations syndicales patronales, demande un rapport au contrôle général économique et financier. Le résultat est sans appel : trois ou quatre mille hôtels familiaux (sur 18000) risquent de mettre la clé sous la porte. D’autre part, 30 000 emplois directs et indirects sont menacés. Panique au ministère !
Légiférer à la louche sous le coup de l’émotion, – comme le font de plus en plus souvent nos dirigeants, est, à mon sens, stupide et improductif. Ce nouveau délai accordé aura pour effet de reculer le problème. Fallait-il ne rien faire ? Ce n’est pas ce que je dis. Il aurait été préférable de ciseler une loi adaptée aux différents types d’établissements. La cinquième catégorie (moins de 100 personnes hébergées) regroupe des hôtels de 40 chambres distribuées sur cinq ou six étages et des hôtels de sept chambres sur un étage. Il aurait été pertinent de créer une catégorie supplémentaire, car la nouvelle législation est excessive pour de nombreux établissements. Un hôtel doit obligatoirement faire contrôler tous les ans son installation électrique, son installation de gaz, ses cheminées et ses hottes. Il doit être équipé de portes coupe-feu, il doit justifier que ses moquettes et ses tissus soient à la norme anti-feu. Il doit posséder un système de détection et d’alarme sophistiqué, un dispositif de désenfumage, et j’en oublie certainement… Votre habitation, cher lecteur, est-elle autant sécurisée ? Les établissements d’une vingtaine de chambre (cinquante clients) ont pour obligation de cloisonner l’escalier et d’en construire un second, quel que soit le nombre d’étages. Les chambres d’hôtes, qui peuvent héberger légalement une quinzaine de personnes, n’ont aucune de toutes ces contraintes, pas plus pour l’instant que ces authentiques niches fiscales que sont les résidences hôtelières alors qu’elles hébergent parfois des centaines de clients. Pour faire disparaître la petite hôtellerie, on ne s’y prendrait pas autrement. Monsieur Laurent Duc, représentant des hôteliers de l’UMIH, se réjouit de l’éventuel report, je cite son interview sur 20minutes.fr : « C’est une bonne décision du ministre, ça va soulager les hôteliers, donner un délai, c’est positif, on verra d’ici-là, mais un hôtel on le refait tout les dix ans… » Un peu léger les arguments de monsieur le Président de la FNHF, pourquoi n’arguez-vous pas que, si le temps imparti n’a pas suffi, c’est que nombre d’établissement sont dans l’impossibilité technique ou financière de faire les travaux ? Profitez-en plutôt pour demander des assouplissements …Par contre, d’où vient cette idée que l’on refait un hôtel tout les dix ans ? Une chambre oui, la literie, le décor, les revêtements, mais pas la structure de l’ensemble ! A la fin du nouveau délai la situation sera à peu près la même, mais … cette histoire d’hôtel refait tout les dix ans m’interpelle vraiment !
Qui construit de l’hôtellerie préfabriquée à structure légère rentabilisable en dix ou vingt ans et aurait intérêt à voir disparaître les indépendants ?
Cherchez l’erreur…
Pour le plaisir du développement « médical » du terme :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Procrastination
En fait, le coût de travaux par rapport au risque d’incendie place les propriétaires en attente, d’autant qu’une mise aux normes s’accompagne souvent de hausse des tarifs chez les prestataires de travaux … Comme pour les ascenseurs dans les immeubles collectifs.
Mamouchka.
« Qui construit de l’hôtellerie préfabriquée à structure légère rentabilisable en dix ou vingt ans et aurait intérêt à voir disparaître les indépendants ?
Cherchez l’erreur… »
Cher Aubergiste,
En ce qui concerne la restauration, ne cherchez plus l’erreur, Jacques Borel, grand défenseur de la baisse de la TVA avec son Club très fermé a depuis longtemps appelé de ses voeux la disparition des indépendants…
Bien à vous
Xavier Denamur reste orateur libre de voir plus loin que le fond du tiroir caisse.
Ci-dessous quelques liens pour approfondir le cas Tricatel dont la vidéo instructive de HR-infos où il prédit que le gouvernement exigera la baisse de la TVA soit entièrement répercutée dans les prix…
Et pour répondre à votre question, un petit PDF sur les comptes d’ACCOR où vous ne serez pas surpris de voir qu’un grand groupe de l’agroalimentaire et un autre de la restauration rapide figurent avec la CDC parmi les administrateurs de notre champion de l’hôtellerie et du lobby… Mais n’est-ce pas le groupe ACCOR via le GNC qui fait la pluie et le beau temps à l’UMIH?
http://www.hr-infos.fr/actualite/secteur/evenement/quelle-tva-pour-restauration-revelations-futur-taux-reduit.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Borel_(industriel)
http://www.lesechos.fr/info/service/020274310995–le-contrat-d-avenir-sur-la-restauration-sera-un-grand-succes-sur-deux-a-trois-ans-.htm
http://www.larevueparlementaire.fr/pages/RP877/RP877_focus_tva.htm
http://www.lhotellerie-restauration.fr/lhotellerie/articles/2825_12_Juin_2003/La_Commission_europeenne.html
http://www.accor.com/fileadmin/user_upload/Contenus_Accor/Finance/PDF/2010/FR/accor_document_reference_2009.pdf
Cher Aubergiste,
L’attitude désastreuse de l’UMIH sur le dossier de la baisse de la TVA vous aurait-elle dégoûté de l’écriture? Mon dernier article inspiré par une petite annonce que votre organisation fait circuler devrait revigorer votre plume.
La TV à papa solutionnera-t-elle les problèmes des restaurateurs?
« Le principal syndicat des restaurateurs l’UMIH dont la guerre des chefs raisonne encore au fond des gamelles fait actuellement circuler auprès des restaurateurs une demande de participation à une nouvelle émission de M6 sur la restauration. Le concept est un plagiat de celui proposé par le bouillonnant Gordon Ramsay. On sait que la TV française n’invente pas grand chose mais prendre en exemple un concept d’une émission d’un chef anglais pour faire croire qu’on va remédier aux problèmes de la meilleure gastronomie du monde est assez comique. »
La suite sur http://www.vegr.fr
Monsieur Denamur
Je ne suis en aucune maniére degoûté de l’écriture. j’ai quelques billets en preparation mais en cette fin de saison je procrastine pas mal. J’ai eu peu de temps libre et la fatigue se fait sentir aussi. Alors si je devais repondre point par point à votre logorrhée faite d’amalgames et de conclusions hatives matinées de mauvaise foi je ne dormirai plus. Vous faites fi de toutes les évidences et vous n’argumentez rien. Pour ma part, dans un premier temps j’observe et ensuite je developpe mes conclusions. Cela prend manifestement plus de temps que d’annoner un catechisme comme vous le faite.
a bientôt
l’aubergiste
Monsieur l’Aubergiste,
Vous m’écrivez ; « Vous faites fi de toutes les évidences et vous n’argumentez rien. » mais vous savez qu’il n’en est rien et qu’au contraire je fournis des preuves pour démonter ce que j’avance. Mais vous me direz peut-être que j’invente même les preuves comme ce pdf fourni par l’UMIH dont je parle dans l’article http://www.vegr.fr/2010/08/05/menteurs-tricheurs-mauvais-payeurs-restaurateurs/
ou la phrase sortie du site du ministère de l’économie pour démontrer que Guaino comme Sarkozy mentent aux français sur la baisse de la TVA dans l’article http://www.vegr.fr/2010/09/06/tva-henri-guaino-ment-sur-france-inter/
Monsieur, l’Aubergiste, un peu d’objectivité ne vous ferez pas de mal car votre vraie mauvaise foi finira par vous enfermer dans une croyance similaire à celles véhiculées par les religions.
A très vite sur les chemins de la vérité
Xavier Denamur